Le rapport de l’ESMA souligne l’impact des coûts sur les bénéfices des investisseurs de détail.
L’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF), le régulateur des valeurs mobilières de l’UE, a publié hier son deuxième rapport statistique annuel sur le coût et la performance des produits d’investissement de détail dans l’Union européenne (UE.) L’analyse contenue dans ce rapport complète le travail d’évaluation des risques et de convergence de la surveillance effectué par l’ESMA dans le cadre de son mandat de protection des investisseurs, et contribue au projet de la Commission européenne sur le coût et la performance des produits d’investissement dans le cadre du plan d’action de l’Union des marchés financiers.
Rapport statistique annuel de l’ESMA”
Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
- Des rendements volatils : Le rendement moyen des fonds ne dépasse pas +0,2 % en 2018, alors qu’il était de +8,3 % en termes bruts pour un investissement d’un an en 2017. Actuellement, alors que la pandémie COVID-19 affecte les marchés des valeurs mobilières, les investisseurs des fonds devraient être prêts à voir des impacts négatifs importants sur leurs portefeuilles.
- Les coûts des fonds : En revanche, les coûts sont restés globalement stables et n’ont que très peu diminué au fil du temps : pour les investissements d’un an, ils étaient de 1,5 % en 2018 contre 1,6 % en 2017.
En cas de faible performance annuelle brute, l’impact des coûts sur le rendement final des investisseurs de détail est plus important. - Les investisseurs de détail : Les coûts continuent à avoir un impact significatif sur la valeur finale d’un investissement, les clients de détail payant en moyenne environ 40 % de plus que les investisseurs institutionnels, toutes catégories d’actifs confondues. Un investissement hypothétique de 10 000 euros sur dix ans dans des fonds d’actions, d’obligations et mixtes a généré un rendement net d’environ 16 160 euros pour la période 2009-2018, avec des coûts s’élevant à environ 2 800 euros.
- Les risques : Les expositions à des risques plus élevés entraînent des coûts plus élevés, quelle que soit la catégorie d’actifs.
- Fonds actifs et passifs : Bien que les fonds OPCVM à gestion active aient enregistré une surperformance brute par rapport aux fonds OPCVM passifs et aux ETF, la différence n’était pas assez importante pour compenser les coûts plus élevés facturés par les fonds OPCVM actifs. Les coûts étaient supérieurs à 1,5 % dans le cas des OPCVM actifs en actions, alors qu’ils oscillaient autour de 0,6 % en moyenne pour les OPCVM passifs et les ETF.
- La comparabilité entre les États membres est limitée. Des problèmes d’hétérogénéité et de disponibilité des données persistent, notamment en ce qui concerne le manque d’harmonisation des réglementations nationales et les différences de préférences des investisseurs.
Pour les fonds d’investissement alternatifs (FIA) de détail, le rapport actuel fournit des informations sur les performances brutes, tandis que les données sur les coûts restent indisponibles. Les rendements bruts ont été négatifs pour les types de fonds d’investissement alternatifs dont la part des investisseurs de détail est importante : -2,1 % pour les fonds de fonds et – 3,3 % pour la catégorie Autres. Cela reflète les faibles performances observées pour l’ensemble des catégories d’actifs, en particulier à la fin de 2018.